LE BLOG DU CLUB : LE CANNABIS PAR RAPPORT AU DOPAGE

Le problème du dopage au sein de la Fédération Française de Hand-Ball est de nouveau à l'ordre du jour. En effet, la Commission Médicale de notre comité départemental (77) vient de nous envoyer une note d'information sur les problèmes liés au cannabis. Dans le même temps le médecin fédéral national de la FFHB a publié un article dans la revue "Le spécialiste de Médecine du Sport". Cet article dresse un état des lieux du dopage au sein du Hand-Ball.

Nous vous proposons de faire une synthèse la plus complète possible de ces 2 publications.

  1. AU FAIT C'EST QUOI LE DOPAGE ? 
    C'est le fait d'utiliser ou d'administrer sciemment, en vue ou au cours d'une compétition sportive, des substances destinées à accroître artificiellement et passagèrement les possibilités physiques de quelqu'un. 
    Le dopage est passible de peine d'amende et d'emprisonnement. Reste à savoir si des vitamines, des anabolisants sont considérés comme produits dopants. Pour le savoir, une liste des produits interdits est établie et mise à jour tous les ans.

  2. QU'EN EST IL AU NIVEAU DU HAND? 
    Chaque année une bonne centaine de prélèvements est effectuée (plus de 8000 prélèvements annuels toutes disciplines confondues). Les premiers cas positifs datent de 1992 où 2 hand-balleuses ont été contrôlées au dextropropoxyphène. Les athlètes concernées évoluaient dans des championnats régionaux et ont admis pratiquer de l'automédication. 
    En 1993, on relève 4 cas positifs chez des joueurs de niveau régional (3 à la pseudoéphédrine et 1 au dextropropoxyphène). Ces cas étaient justifiés d'un point de vue médical. 
    En 1994, on relève 2 cas positifs là encore justifiés au niveau médical (1 à la pseudoéphédrine et 1 au dextropropoxyphène) plus 2 cas positifs au cannabis. 
    En 1995, 5 cas positifs ( 3 au dextropropoxyphène, 1 aux amphétamines et 1 au salbutamol). Ces cas n'avaient aucune justification médicale et ont été sévèrement punis. De plus 11 cas de cannabis ont été déclarés (sur un total de 85 cas positifs toutes disciplines confondues). 

    Après avoir instruit toutes les affaires, le médecin fédéral pense qu'il faut faire une distinction entre le cannabis et le reste.
    En effet aucun des joueurs n'avait consommé de médicaments avec la notion de tricherie ou de dopage (sauf le cas "amphétamines" dont le but visé était des partiels de médecine). Tous ont trouvé un décalage entre un acte anodin selon eux et la procédure et les sanctions rattachés à cet acte.
    Au niveau du cannabis, les joueurs se sont retranchés derrière un phénomène de société. Mais qu'en est il vraiment ? Est-ce vraiment dangereux pour l'organisme ?

  3. LE CANNABIS
    Le cannabis est une plante connue depuis plus de 5000 ans que les chinois utilisaient en raison de pouvoirs thérapeutiques et les zoulous pour se droguer. Cette plante contient un principe actif qui agit sur les membranes cellulaires, en particulier nerveuses. C’est le tétrahydricannabinol (THC).Ce dernier est stocké dans les tissus graisseux du corps (foie, reins, quelques glandes endocrines, et surtout les ovaires, les testicules et le cerveau) et est éliminé par les urines. La moitié de la quantité assimilée est éliminée en 6-8 jours pour une seule prise et en 3 semaines quand il s’agit de prises régulières. C’est ce que l’on appelle la demi-vie de cette drogue.

    Il se consomme sous forme d’herbe, de résine ou d’huile.
    L’herbe correspond aux feuilles et aux tiges de cannabis séchées et hachées. Elle peut se fumer seule ou mélangée à du tabac.
    La résine est un extrait enrichi de feuilles de cannabis. Sa concentration plus élevée de THC en fait un produit beaucoup plus actif. Elle est consommée en étant mélangée à du tabac mais aussi à des friandises.
    L’huile est extraite de la résine est est consommée sous forme de gelée.

  4. LES EFFETS
    La prise de cannabis à petite dose est euphorisante et devient enivrante et/ou hallucinogène à forte dose. Cette prise se décompose théoriquement en 3 phases (l’exaltation, l’extase et le sommeil) qui varient en importance et en durée selon la quantité de THC, l’habitude et l’individu. Les autres symptômes immédiats sont la dilatation des pupilles, l’accélération du rythme cardiaque, une baisse de tension et une hypoglycémie. On peut noter également à court terme une augmentation de l’acuité visuelle et auditive, une modification de la perception temporelle et spatiale et une diminution des réactions aux douleurs.
    A plus long terme, l’usage fréquent du cannabis entraîne en autre perte de mémoire, trouble du sommeil, problèmes dentaires, atteintes respiratoires, baisse relative du système immunitaire(favorisant à long terme l’apparition de cancers).
    Evoquons maintenant le problème de la dépendance. La plupart des spécialistes s’accorde à penser que la dépendance physique est faible mais que la dépendance psychique peut devenir importante et contraignante. Ce qui se caractérise notamment par une indifférence affective, de l’anxiété, une diminution des capacités scolaires ou professionnelles.
    Cette dépendance psychique peut constituer une porte d’entrée pour un comportement de délinquance et le passage éventuel à l’usage d’autres types de stupéfiants.

  5. EST-CE UN PRODUIT DOPANT ?
    A cette question, on peut répondre sans hésiter que OUI ! Le cannabis (et donc le THC) permet dans ces 2 premières phases d’action d’augmenter l’agressivité, de lutter contre le stress, de diminuer la douleur, etc... On peut donc améliorer ses performances de manière artificielle (C’est la définition du dopage).
    De plus le cannabis est un stupéfiant interdit par la législation française, inscrit sur la liste des produits interdits du CIO. Tout joueur pris au cannabis est condamnable par la justice et la fédération.

  6. QUELS SONT LES PROBLEMES LIES ?
    Actuellement on assiste à une recrudescence de la polytoxicomanie. En effet, le premier risque est une escalade vers les drogues plus dures. Même si les chiffres sont très divergents, 10 à 60% des jeunes fumant du haschisch prendront des drogues dures. Même s’il s’agissait que de 10% ce serait beaucoup trop et il convient donc d’être très vigilant vis à vis du cannabis chez les jeunes. Une enquête dans l’est de la France a établit que 14% des accidents de la route dans la région impliquait le THC. De plus qui dit drogue dit nécessairement argent et il faut bien s’en procurer. Comment ? Les risques de dérapage sont grands dans ces cas là.
    Enfin si la majorité des consommateurs a entre 20 et 35 ans, de plus en plus de jeunes commencent vers 12-14 ans. Par effet de mode, par la banalisation de la part des médias... Il convient donc d’essayer instaurer un dialogue pour prévenir tout en évitant une trop grande curiosité qui pourrait entraîner l’effet inverse de celui recherché.

  7. CONCLUSION
    Le sport qui se veut un instrument d’éducation, d’intégration se doit de proscrire le dopage et notamment l’usage du cannabis comme il proscrit d’ailleurs l’usage du tabac et de l’alcool. La fédération va s’attacher à lutter contre l’automédication, fléau largement répandu, qui entraîne un dopage inconscient ou non et à aggraver les sanctions lors de contrôle positif quelque soit le produit incriminé et quelque soit le niveau du joueur. On va assister à un suivi plus important de l’élite sans oublier les niveaux inférieurs. Des actions de prévention seront menées.

    Nous nous devons donc d’utiliser le rôle éducatif du sport dans la lutte contre le dopage.


    Article rédigé en 1997

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